Dessus-dessous, monter le texte
De dessous la scène du Théâtre de Mayenne, dans la loge n°2, j'entends l'équipe technique matinale mettre en place - la scène - Oui, la scène et les accessoires, plus que le décor, car c'est plutôt une scène de théâtre, avec nos rideaux... que nous allons donner à voir.
Les pas, les consignes, les rideaux qui se chargent et qui s'appuient... C'est une ambiance amplifiée mais ressemblante un peu à celle de l'écrivain au travail au temps de la machine à écrire... Les pas c'est elle qui joue du tricotis; les consignes sont les interjections de l'auteur heureux ou malheureux et les rideaux ce sont les pages...
Tout cela permet de monter le texte (et d'où je suis l'expression m'amuse...), de le faire monter dans toutes ses nuances, de rendre des silences pareils à des mots et des mots pareils à des silences ! L'équilibre d'une dramaturgie doit se trouver au niveau de ce point dont la graduation sur la durée varie en tournicotant sur son axe...
Deux filages nous attendent aujourd'hui dans un espace plus grand qui va permettre aux mouvements et à la voix de se déployer...
Je ne suis pas de nature à brouiller le bonheur de jouer pour quelque saute d'énervement... Nous arrivons au point fixé avec l'équipage au complet; cette aventure est une barque qui vient de la Haute Mer Création, et qui manoeuvre sans heurts, s'anime: le régisseur sur le quai de déchargement avait des airs de gardien de phare, et maintenant nous vidons les cales généreusement remplies d'amour.
Demain, nous ferons la même chose. A croire que les cales sont inépuisables: il y en aura, c'est sûr, pour tous les spectateurs.
https://vimeo.com/117044748 Allez-donc voir cette vidéo annonciatrice de l'esprit de "Incroyable !"; Simon, nouvel arrivé dans l'équipe n'en revient pas lui-même !